Les CVM

Qu’est ce que le CVM et pourquoi il y en a dans l’eau ?

Le CVM, ou Chlorure de Vinyl Monomère, est une substance chimique gazeuse utilisée notamment dans la fabrication des canalisations en PVC (polychlorure de vinyle). Les conduites en PVC datant d’avant 1980 sont susceptibles de contenir des résidus de CVM et d’en relarguer dans l’eau. Les facteurs favorisant le relargage du CVM sont la teneur résiduelle en CVM dans le PVC, une température élevée de l’eau et un temps de séjour dans la canalisation important.

Quelle limite réglementaire pour le CVM dans l’eau ?

La limite de qualité réglementaire est fixée à 0.5 µg/L pour le CVM. Si cette limite est dépassée, une nouvelle analyse de contrôle doit être faite dans les 4 semaines. Si le dépassement est confirmé dans cette analyse de contrôle, l’eau est déclarée non conforme.

La contamination de l’eau par le CVM n’est pas homogène au sein d’un même réseau de distribution et concerne le plus souvent uniquement quelques tronçons du réseau (ceux alimentés par des canalisations en PVC datant d’avant 1980), voire une seule rue dans certains cas. Si une situation de non conformité est identifiée pour le réseau qui alimente votre logement, ce dernier n’est peut être pas pour autant concerné, pour le savoir veuillez contacter votre mairie.

Quels risques pour la santé en cas de dépassement de la limite réglementaire ?

Par précaution, l’eau doit être interdite à la consommation en cas de dépassement de la limite de qualité de 0.5 µg/L

Le CVM est classé cancérogène certain pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) depuis 1987. En effet, lors d’une exposition par les voies respiratoires en milieu professionnel, le CVM augmente les risques de développer deux formes de cancers du foie : l’angiosarcome hépatique, un cancer du foie très rare et l’hépatocarcinome, forme la plus fréquente de cancer du foie.

De nombreuses études toxicologiques réalisées sur animaux indiquent que le CVM est aussi cancérogène pour le foie chez les mammifères exposés au CVM par ingestion. Ainsi, l’agence de sécurité sanitaire (Anses) indique que “les études par inhalation et par ingestion disponibles chez l’animal et les preuves de la bonne absorption du chlorure de vinyle par ingestion chez l’animal confortent la conclusion que le chlorure de vinyle est également cancérigène par ingestion pour l’Homme”. En dépit de ces informations, les pouvoirs publics n’ont mis en place aucune étude épidémiologique permettant de suivre l’apparition de cancers du foie chez les Français exposés au CVM via l’eau potable.