Qu’est-ce que le chloridazone méthyl-desphényl et pourquoi il y en a dans l’eau ?
Le métabolite chloridazone méthyl-desphényl est une substance issue de la dégradation du chloridazone, un herbicide qui a été utilisé principalement dans la culture des betteraves des années 1960 jusqu’en 2020. Le chloridazone est interdit en France et en Europe depuis fin 2020.
En 2023, plus de 2 millions de français ont été alimentés au moins une fois par une eau non conforme à cause de la présence de chloridazone méthyl-desphényl.
Bien que les risques de contamination des nappes phréatiques étaient connus depuis au moins 2007, le suivi du chloridazone méthyl-desphényl dans l’eau potable ne s’est véritablement généralisé qu’à partir de 2021.
Quelles limites pour le chloridazone desphényl dans l’eau ?
Le chloridazone méthyl-desphényl est un métabolite considéré “pertinent”. Par conséquent, a limite de qualité réglementaire qui s’applique est de 0,1 µg/L. Si cette limite est dépassée, l’eau est déclarée “non conforme”.
Un métabolite est pertinent “s’il y a lieu de considérer qu’il pourrait engendrer un risque sanitaire inacceptable pour le consommateur”. L’agence de sécurité sanitaire (Anses) est chargée de l’évaluation de la pertinence des métabolites.
L’Anses a réalisé une première évaluation en 2020, dans laquelle elle conclut à la pertinence du chloridazone méthyl-desphényl, par précaution, des doutes subsistant sur son potentiel génotoxique (capacité à altérer l’ADN et causer des mutations). Dans une nouvelle évaluation réalisée en 2023, l’Anses conclut une nouvelle fois à la pertinence du chloridazone méthyl-desphényl, pour les mêmes raisons qu’en 2020 et ce, malgré de nouvelles études fournies par la société BASF.
Quels risques pour la santé en cas de dépassement des limites ?
En 2024, l’Anses a défini une valeur sanitaire maximale (Vmax) pour le chloridazone méthyl-desphényl à 110 µg/L. Il est estimé que tant que cette valeur n’est pas dépassée, il n’y a pas de risque pour la santé.
Toutefois, cette approche d’évaluation substance par substance, ne permet pas d’évaluer l’effet combiné de plusieurs substances (effet cocktail).