Les perchlorates

Que sont les perchlorates et pourquoi il y en a dans l’eau ?

L’ion perchlorate (ClO4) est principalement présent dans l’environnement sous forme de sels (perchlorate d’ammonium, de potassium, de magnésium, ou de sodium). Ces divers sels peuvent être utilisés dans de nombreuses applications militaires (dispositifs pyrotechniques, poudres d’armes à feu…), industrielles (propulseurs de fusées) et agricoles (engrais) et ainsi être émis dans l’environnement. 

Les ions perchlorates étant très stables et très solubles dans l’eau, ils restent présents dans l’eau, une fois émis, pendant des dizaines d’années.

La présence de perchlorates dans les communes du Nord Pas de Calais, de Picardie et de Champagne Ardennes est liée aux zones ayant connu des combats pendant la première guerre mondiale, bien que cela ne soit pas la seule explication à cette contamination.

Quelles limites réglementaires pour les perchlorates dans l’eau ?

Il n’existe pas de limite réglementaire pour les perchlorates dans l’eau potable. Il n’y a pas non plus obligation de les rechercher. 

Sur la base de plusieurs avis de l’agence de sécurité sanitaire (Anses), le ministère de la santé recommande, par précaution, de :

– limiter l’utilisation d’eau dont la teneur en ions perchlorate dépasse 4 µg/L pour la préparation des biberons des nourrissons de moins de 6 mois ;

– limiter la consommation d’eau dont la teneur en ions perchlorate dépasse 15 µg/L pour les femmes enceintes et allaitantes (protégeant ainsi fœtus et nourrissons)

Même en cas de dépassement de ces limites, l’eau est considérée comme “conforme” à la réglementation sur l’eau potable car aucune limite réglementaire ne s’applique aux perchlorates.

Quels risques pour la santé en cas de dépassement des limites ?

Les perchlorates interfèrent avec le processus d’incorporation de l’iode par la thyroïde. Ils peuvent donc induire une diminution dans la synthèse des hormones thyroïdiennes (TSH) qui sont impliquées dans de nombreuses fonctions (croissance du fœtus, tonus musculaire, métabolisme des lipides, régulation de l’humeur…). En cas de dépassement des limites préconisées par l’Anses, il est préférable pour les nourrissons et les femmes enceintes de ne pas consommer l’eau, afin de prévenir tout risque pour le développement de l’enfant.