Quelles informations données par les cartes ?
La carte “dernière analyse” indique les concentrations en pesticides mesurées dans l’eau au cours de la dernière analyse de pesticides dont les résultats sont disponibles.
Les cartes “bilans de non conformité” indiquent le pourcentage des analyses de pesticides effectuées au cours de chaque année pour lesquelles les concentrations en pesticides sont “non conformes” à la réglementation (> à la limite de qualité de 0.1 µg/L pour chaque substance ou > 0.5 µg/L pour le total pesticides).
Que sont les pesticides et pourquoi il y en a dans l’eau ?
Le terme “pesticides” regroupe ici les substances actives chimiques (herbicides, insecticides, fongicides etc.) contenues dans les produits phytosanitaires (utilisés en agriculture) ou biocides (utilisés à domicile ou dans les bâtiments) ainsi que les substances issues de leur dégradation, appelés métabolites.
L’usage de pesticides conduit à une contamination chronique et diffuse de l’environnement. La présence de pesticides dans les eaux naturelles (cours d’eau ou eaux souterraines) est due à leur entraînement par ruissellement ou à leur infiltration dans les sols.
Quelles limites réglementaires pour les pesticides dans l’eau ?
Il existe 2 limites de qualité réglementaires pour les pesticides. Si au moins une de ces 2 limites est dépassée, l’eau est déclarée “non conforme”.
- 0,1 µg/L pour chaque substance active et métabolites dits “pertinents”
- 0,5 µg/L pour la somme des substance actives et métabolites pertinents (paramètre “total pesticide réglementaire”)
Selon la définition officielle, un métabolite est pertinent “s’il y a lieu de considérer qu’il pourrait engendrer un risque sanitaire inacceptable pour le consommateur”.
Pour les métabolites jugés “non pertinents”, la valeur “indicative” de 0.9 µg/L doit être respectée. Le dépassement de cette valeur n’est toutefois pas considéré comme une “non conformité” par les autorités.
De plus, les métabolites non pertinents ne sont pas pris en compte dans le calcul du total pesticide réglementaire devant respecter la limite de 0.5 µg/L. Pour souligner l’impact de cette approche qui sous-estime l’exposition et l’effet cocktail, nous avons calculé le “vrai” “total pesticides”, incluant les substances actives, les métabolites pertinents et les métabolites non pertinents.
Quels risques pour la santé en cas de dépassement des limites réglementaires ?
Les limites de qualité appliquées aux pesticides n’ont pas de signification sanitaire. Ainsi, un dépassement des limites de qualité ou indicatives indique une dégradation de la qualité de l’eau mais ne signifie pas qu’il y ait un risque sanitaire avéré. Une dérogation prefectorale doit être accordée pour autoriser la distribution d’une eau non conforme aux limites de qualité et des mesures doivent être prises pour rétablir la qualité de l’eau au plus vite.
Cette dérogation, d’une durée maximale de 3 ans renouvelable une fois maximum, est possible uniquement si aucune valeur sanitaire n’est dépassée.
Pour savoir si les concentrations représentent un risque pour la santé, les autorités se réfèrent à des valeurs sanitaires qui correspondent à la concentration maximale d’une substance ne présentant pas de risque pour la santé. Cependant, pour de nombreuses substances, il n’y a pas assez de données pour établir une valeur sanitaire. De plus, cette approche “substance par substance” n’évalue pas, et donc ignore, l’effet combiné de plusieurs substances (effet cocktail).
Selon les recommandations des instances sanitaires, l’eau doit être déconseillée à la consommation, par précaution, dans 2 situations:
- en cas de dépassement de valeur sanitaire, si elles existent pour une substance active ou un métabolite pertinent
- en cas de dépassement de la limite de qualité pour une substance active ou un métabolite pertinent, en l’absence de valeur sanitaire
L’eau potable contaminée contribue à l’exposition de la population générale aux pesticides mais l’alimentation solide reste la principale source d’exposition. La part de l’eau potable dans l’exposition est estimée entre 5 et 10%. Le meilleur moyen pour diminuer son exposition aux pesticides est donc de manger bio le plus possible.
Que se passe-t-il si une limite de qualité est dépassée pour une substance active, un métabolite pertinent ou le total pesticide “réglementaire” ?
Si au moins une des 2 limites de qualité appliquées aux pesticides (0,1µg/L et 0,5 µg/L) est dépassée, l’eau est déclarée “non conforme”, conformément à l’article R1321-2 du code de la santé publique.
Ces limites n’ont pas de signification sanitaire. Ainsi, un dépassement d’une limite de qualité indique une dégradation de la qualité de l’eau mais ne signifie pas qu’il y ait un risque sanitaire avéré. Une dérogation prefectorale doit être accordée pour autoriser la distribution d’une eau non conforme aux limites de qualité et des mesures doivent être prises pour rétablir la qualité de l’eau au plus vite. Cette dérogation, d’une durée maximale de 3 ans renouvelable une fois maximum, est possible uniquement si aucune valeur sanitaire n’est dépassée.
Pour savoir si les concentrations représentent un risque pour la santé, les autorités se réfèrent à des valeurs sanitaires qui correspondent à la concentration maximale d’une substance ne présentant pas de risque pour la santé. Pour de nombreuses substances, il n’y a pas assez de données pour établir une valeur sanitaire.
Selon les recommandations des instances sanitaires, l’eau doit être interdite à la consommation, par précaution, dans 2 situations:
- en cas de dépassement de valeur sanitaire, si elles existent
- en cas de dépassement de la limite de qualité, en l’absence de valeur sanitaire
C’est pourquoi, les seuils déclenchant la recommandation de restreindre la consommation de l’eau ne sont pas les mêmes selon les substances.